[Terminé] Le baptême du prince [ft les impériaux]

C'était un grand jour pour Gaör.

Aujourd'hui, l'empereur présentait son fils aux dieux.

La fête avait été préparé pendant des mois et les esclaves étaient sur le qui vive bien avant que l'impératrice n'accouche. Un baptême Kartendarkor était une cérémonie religieuse importante, d'autant plus quand l'enfant est un prince. Il s'agissait là de la première rencontre entre l'héritier et les divinités qui accepteraient de juger sa vie sur Vaïud.

Le jugement divin était la base même de toute la croyance de l'empire, et le baptême représentait un pacte, un contrat. Les parents acceptaient d'éduquer leur enfant pour qu'il devienne un fier Kartendarkor qui mène sa vie avec honneur et meurt dans la gloire tandis que les dieux acceptaient de le juger en toute impartialité.

A partir du moment où le baptême aurait lieu, le jeune Zethrör ferait parti des grands jugés, les seuls susceptibles d'atteindre les plaines de Vïr' Gam et l'immortalité. Seuls les plus nobles et les plus courageux étaient sélectionnés, les autres devraient alors recommencer leur existence encore et encore, jusqu'à ce qu'ils soient digne des plaines immortelles. Les non-jugés quand à eux, les païens, ne feraient que recommencer leur vie. Peu importe leurs exploits ils revivraient encore et encore jusqu'à la fin de leur âme, jusqu'à ce qu'elle sombre dans l'abysse des oubliés.

Pieu, Gaör souhaitait que son fils vive et meurt dignement, qu'il soit jugé et qu'on le considère digne de Vïr' Gam. C'était d'ailleurs le souhait de tout parents de l'empire.

Pour cette cérémonie, les prêtres de Vïr, grands messagers des dieux sur Vaïud, avaient fait venir les plus notables d'entre eux à Karn, afin de présenter l'héritier du pays aux dieux. Vïr était le nom de la religion, de la vraie, de la seule pouvant vous mener ailleurs qu'aux abysses des oubliés.

Un serviteur arriva à toute vitesse devant le couple impérial, en tenue de cérémonie et à l'air digne, qui attendait dans le hall de la salle de bal. C'est là qu'aurait lieu la cérémonie, c'était le seul espace capable d'accueillir toute la noblesse du pays et Halèsia aimait particulièrement l'endroit. L'enfant de quatre mois était d'ailleurs dans les bras l'impératrice qui se tenait juste à côté de son époux.

- Votre Altesse, dit alors le serviteur, tout est prêt.

- Faites chanter le chœur, nous arrivons.

Le prêtre acquiesça et passa la porte. Gaör sourit à son épouse et caressa affectueusement la tête chevelue de l'enfant aux grands yeux bleus. Il était tout en rondeur, signe qu'il serait un fier guerrier et qu'il ne souffrait pas de la faim. Ses cheveux blancs démontraient sa noble lignée et sa robe princière était celle portée par tous les empereurs avant lui. Il était le fruit d'un passé chargé, le désir d'un futur prolifique.

- Aujourd'hui Zethrör, vous rencontrerez les dieux. Montrez vous digne de votre merveilleuse mère et de moi même. Dit alors l'empereur qui avait capté le regard de l'enfant.

C'est alors que des voix de femmes s'élevèrent de la salle et le petit enfant tourna la tête vers le son, curieux. Il s'agissait des nones de Vïr, elles avaient dédiés leur vie aux dieux et chantaient la prière du Vïr' Gam.
Tandis qu'il se tournait vers la porte, Gaör fit signe qu'on leur ouvre et deux serviteurs s'activèrent laissant alors la vision de la grande salle de bal redécorée à l'occasion.

Oh dieux des Vïr' Arahï ♫
De votre sagesse infini
Sommes nous digne de Vïr" Gam
Cadeau pour nos âmes
Oh juges impartiaux ♫
A la grandeur nous serons loyaux

Seules les prêtresses étaient autorisés à chanter la prière tandis que le couple royal s'avançait vers le grand prêtre de Vïr.

Argent : 20 Force : 30 Agilité : 30

Le baptême du Prince.Aujourd'hui était un grand jour.

Un jour qu'Halèsia ne pensait jamais atteindre... Par deux fois, elle avait porté la mort... Par deux fois, elle avait faillit laisser son âme lui échapper, tant la fatigue avait été importante, tant le sang avait coulé, tant la fièvre avait monté... Mais aujourd'hui tout cela semblait si lointain. Un vague souvenir, celui d'un cauchemar si ancien qu'elle peinait à s'en souvenir. Un tel jour ne pouvait qu'emplir son cœur à la fois de fierté et d'une certaine crainte. Aujourd'hui, son premier-né allait rencontrer leurs Dieux, leurs protecteurs, leurs créateurs.

Comme les autres enfants, Zethrör allait être présenté à leurs Divinités, quelques mois après sa naissance. Un enfant n'était jamais dignes d'elles, dans les instants suivant sa naissance. Il fallait qu'il fasse preuve de vigueur, avant d'être digne de rencontrer leurs Dieux. Les plus faibles n'avaient pas droit à leur pitié, ou à l'un de leurs regards. Leur âme disparaissait aussi vite qu'elle s'était incarnée, et un nouveau cycle commençait pour elle. Telle était la volonté de leurs créateurs. Une volonté à laquelle Zethrör avait échappé. Bien évidemment, l'Impératrice ne pouvait pas oublier les deux autres enfants qu'elle avait porté, bien que leur existence n'avait duré que quelques mois... Mais les Dieux avaient jugé qu'ils étaient indignes de ce monde, indignes de vivre...

Halèsia ne pouvait qu'accepter leur choix. Qui oserait remettre en question la volonté divine ? Même elle n'en avait pas le droit, malgré le sang qui coulait dans ses veines, malgré son rang. L'Impératrice n'était qu'une mortelle, une mortelle née sous le doux regard de Sayzïar, leur Mère à tous. Celle qui savait tout, qui voyait tout, qui tissait les liens entre les cœurs, entre les âmes. Celle qui l'avait lié à Gaör, alors même que les Dieux posaient leur regard sur elle pour la première fois. Celle qui lui avait offert Zethrör, après tant de malheurs, tant de douleurs, tant de souffrances. Les Dieux étaient durs, mais justes. S'opposer à eux, à leurs volontés, ne reviendrait qu'à exprimer la pire des folies...

L'Impératrice posa un regard doux sur son fils. Sa petite main resserrée contre l'une des pierres bleutées qui composait le collier que la jeune femme portait, Zethrör observait les alentours, visiblement intrigué par ce décor qui lui était encore inconnu. D'ici quelques années, les lieux lui seraient devenus familiers, Halèsia n'avait aucun doute à ce sujet. Peut-être les parcourrait-il en compagnie de d'autres enfants ? La jeune femme esquissa un fin sourire à cette pensée. Zethrör ne devait pas grandir seul. Avoir des frères et des sœurs lui forgerait le caractère, c'était indéniable. Cela lui permettrait également de garder de doux souvenirs de son enfance, comme Halèsia pouvait en avoir avec sa sœur cadette. Sa si chère Flörine devait sans doute être là, avec leurs parents. Ne comptaient-ils pas dans les plus proches parents de son petit Prince ?

C'est alors qu'un serviteur fit son apparition. Tout était prêt. Le grand moment était venu. Le prêtre disparu aussi rapidement qu'il était apparu, rejoignant sans aucun doute la place qui serait la sienne jusqu'à la fin de la cérémonie. Halèsia leva la tête en direction de son Empereur, et époux. Il allait falloir il y aller. Les Dieux n'attendaient pas. Échangeant un sourire avec son compagnon, Halèsia baissa ensuite légèrement la tête, lorsque l'homme s'adressa à leur fils. Le petit cessa immédiatement de jouer avec la pierre qu'il tenait, écoutant les mots de son père, avec ce que sa mère jugea être une grande attention.

Quand des voix s’élevèrent de la pièce toute proche, Zethrör porta son regard dans la direction de la porte. Halèsia lui caressa délicatement les cheveux quelques instants, avant de rejoindre son époux. Son sourire l'abandonna alors, remplacé par un visage des plus calmes. Il était temps de reprendre cette folle danse. Jouer ce rôle parfaitement taillé à sa mesure. Son fils apprendrait aussi à jouer selon de telles règles, le moment venu. Seuls les Dieux seraient capables de voir son véritable visage. Tel était l'objectif à atteindre. Les portes s'ouvrirent alors, laissant voir les autres personnes présentes. Des représentants de toutes les grandes familles de la noblesse avaient fait le déplacement, constellant la pièce des couleurs de leurs lignées respectives, de part les teintes de leurs vêtements et de leurs autres atours. Seuls les chants des Nones de Vir résonnaient dans la pièce, cependant. Chants qui ne cessèrent qu'à l'instant où le couple impérial arrêta ses pas devant le Prêtre qui officierait le temps de la cérémonie.©️ DABEILLE

Le grand prêtre de Vïr était un homme d'un certain âge. Le poids des années se faisait sentir sur son visage et ses yeux cernés de rides se posaient avec respect sur son empereur et son impératrice.
Entouré de ses hauts prêtres, le grand prêtre s'inclina tout d'abord devant le couple impérial, signe de sa soumission et de son respect envers ces derniers.

C'est seulement quand Gaör leur fit signe de se relever que le Grand prêtre se redressa et leva les bras, prêt à apostropher la foule autour d'eux.

- Nous sommes ici aujourd'hui pour présenter l'héritier de notre empire, le prince Zethrör aux dieux juges de Vïr' Arahï ! Seuls les dieux ont le pouvoir de se pencher sur nos vies et déterminer si nous sommes digne de Vïr Gam ! Seuls les dieux peuvent juger les mortels sur le bilan de leur existence !

Il se penchait vers l'impératrice, et prenait l'enfant dans ses bras. De son fort intérieur, Gaör souhaitait qu'il ne pleure pas. Il fut ravis, Zethrör avait déjà tout d'un grand empereur et ne pipa pas son, gardant les yeux grands ouverts sur ce prêtre qui lui souriait.
Les hauts prêtres à côté de lui lièrent leur main en soucoupe, comme s'ils voulaient recueillir de l'eau et se mirent à réciter la prière de Vïr, toute la foule su qu'il fallait les imiter et Gaör lia également ses mains, baissant la tête et récitant les mots sacrés.

"Dieux de Vïr Arahï
je vous offre ma vie.
J’emploierai ce temps si précieux
que vous m'avez accordé
et je m'en montrerai digne.
Je le met sous le signe de la loyauté :
que mes pas me guident vers la grandeur
que votre jugement soit juste et impartial
que je me montre digne de Vïr' Gam"

Les voix se turent toutes en même temps. La salle entière avait prononcé ces mots si connus et tous ramenèrent leurs mains liées sur leurs visages comme s'ils y versaient de l'eau afin de se purifier.

Le prêtre reprit la parole. Il récitait les préceptes de la seule vraie religion. Il semblait surtout discuter avec le jeune prince qui ne le quittait pas des yeux et ne bronchait toujours pas, à la grande fierté de son père... Il était plutôt courant que les aussi jeunes enfants ne fassent que pleurer le jour de leur présentation aux dieux... Mais Zethrör montrait déjà les signes d'un caractère fort et imperturbable, il ferait une grande impression aux dieux.

Tandis que le grand prêtre continuait de réciter l'histoire du grand jugement et des dieux, ses hauts prêtres étaient parti chercher la peau chassée par les chasseurs impériaux pour l'occasion.
Il était de rituel de sacrifier un animal lors d'un baptêmes. Quand les esclaves se contentaient de sacrifier des souris, les empereurs étaient les seuls à avoir le droit de tuer un ours blanc pour l'occasion. Le prédateur, symbole de la famille impériale, était sacrée, et ne devait jamais être tué pour une autre raison qu'un baptême impérial, au risque d'être condamné à mort par l'empereur. Au moment du baptême, l'enfant présenté aux dieux était généralement déposé dans la peau bénite par avance par les prêtres de Vïr, et il était d'usage de laisser la peau saignante, afin de transmettre la force de l'animal.

La peau fut étalée sur une grande table. Elle était gigantesque, et rapidement, les nones se remirent à chanter tandis que l'assemblée liait leurs mains en soucoupe. Le prince fut déposé au centre de la peau et drapé de cette dernière, tandis que le prêtre dessinait un rond du sang de l'ours sacrifié sur son front.

Une prière fut dite, et tous se mirent à chanter tandis que le prêtre prenait l'enfant drapé dans la peau de l'ours (qui traînait en partie par terre, tant elle était grande) et le rendit à sa mère.

C'était fait, le jugement de la vie du prince Zethrör ne faisait que commencer.

Argent : 20 Force : 30 Agilité : 30

Le baptême du Prince.Quand le Grand-Prêtre se pencha dans sa direction, Halèsia sentit son cœur se serrer. Que Sayzïar veille sur son petit et le protège des pleurs ! Que leur Mère à tous le présente aux autres Divinités sous son meilleur jour ! Les souhaits de l'Impératrice semblèrent se réaliser quand elle remarqua que son petit Prince se contentait d'observer le vieil homme, nullement dérangé par sa présence ou par ce qui se déroulait autour de lui. La jeune femme retint un soupir de soulagement. Que les Dieux soient loués de lui avoir offert un fils digne de cet Empire ! Tout comme le reste de l'assistance, Halèsia baissa la tête, avant de lier ses mains, formant ainsi une petite coupe.

« Dieux de Vïr' Arahï,
Je vous offre ma vie.
J'emploierai ce temps si précieux,
Je m'en montrerai digne.
Je le mets sous le signe de la loyauté,
Que mes pas me guident vers la grandeur,
Que votre jugement soit juste et impartial,
Que je me montre digne de Vïr' Gam. » récita l'Impératrice, avec aisance.

Les voix se turent au même instant. Halèsia redressa la tête. La partie la plus importante de la cérémonie allait commencer. Alors que son fils était déposé sur l'imposante dépouille, Halèsia ne le quitta pas des yeux. Jusqu'à cet instant, Sayzïar l'avait préservée des pleurs de son tout petit. Resterait-il calme, même dans cette situation pour le moins délicate ? Mais Zethrör ne montra pas le moindre signe d'émoi, pas même au moment où le Grand-Prêtre traça le cercle sanglant sur son front, qui le liait désormais à leurs Créateurs. Malgré ce calme pour le moins rassurant, Halèsia ne se détendit réellement qu'au moment où son fils retrouva l'alcôve de ses bras, enveloppé dans l'épaisse fourrure, rougie par endroits du sang de la créature à qui elle appartenait il y a encore quelques temps.

Il était de coutume d'envelopper les enfants dans la peau de l'animal présent sur les armoiries familiales, dans le cas des plus nobles lignées. Les Guyrback revêtaient une peau d'ours polaire, sa propre lignée prisait les peaux de panthères des neiges, tandis que les Herzok, celles des lynx. Par la suite, la fourrure était finement travaillée, ouvragée, afin que son possesseur puisse la garder avec lui tout au long de sa vie. Quand l'état de la peau le permettait, elle couvrait également le défunt lors de ses funérailles et l'accompagnait jusqu'à leurs Créateurs. Pour ce qui était des plus basses castes de la population, elles se contentaient en général de bétail, ou encore de petits animaux. Il arrivait aussi aux trappeurs de se procurer des peaux d'animaux légèrement plus rares, et leur utilisation au cours d'une cérémonie de présentation était déterminée par un décret, qui ne pouvait être remit que par un officier impérial, après que ce dernier se soit assuré qu'aucune famille de sang noble n'en prendrait ombrage. Pour les esclaves, leurs maîtres leur réservaient en général des souris, des rats, ou parfois quelques petits oiseaux. Dans ces cas précis, la dépouille de l'animal n'était pas conservée. Le maître se chargeait lui-même d'apposer une marque de reconnaissance à son esclave, qui différait selon les familles et qui jouait le rôle d'un substitut.

Toujours est-il qu'un grand respect était accordé aux puissantes créatures qui ornaient les armoiries nobiliaires. Ces animaux n'étaient chassés qu'en cas de présentation aux Dieux, et laissés en paix aux autres moments. Le vivier restait ainsi assez important, ce qui permettait de réguler les autres populations animales, qui ne pouvaient donc pas dévaster les quelques ressources en herbe et en plantes que pouvaient posséder leurs terres. Telle était la volonté des Dieux. Personne ne pouvait se permettre d'aller à son encontre, pas même elle, malgré son rang des plus importants.

Zethrör accepterait également ce fait immuable. S'il voulait être jugé par leurs Créateurs, il devrait accepter chacune de leurs volontés, chacune des règles qu'ils avaient inventé pour régir ce monde. Il les apprendrait, le moment venu... Mais pour le moment, il n'était encore qu'un tout petit Être qui comprenait à peine ce qui lui arrivait... Un petit Être dont la fourrure était encore bien trop grande pour être portée comme il se devait...

Les chants religieux avaient laissé place à une légère mélodie, qui rythmait les conversations des uns et les pas dansants des autres. Un doux fumet avait également envahit les lieux, au moment où les plats, dont se régaleraient les convives par la suite, avaient été apportés dans la salle. La nourriture avait ensuite été déposée sur de longues et larges tables. Seul l'alcool n'était pas aussi facilement accessible. Si la Cour ne manquait pas de ressources à ce sujet, il fallait à tout prix éviter un incident qui pourrait entacher ce jour si particulier. Seuls quelques domestiques allaient et venaient avec des cruches, remplissant verres et gobelets lorsque cela leur était demandé, à moins que la personne ne soit déjà bien trop avinée. Heureusement, de tels cas n'étaient pas à déplorer, pour le moment du moins.

Halèsia avait délaissé quelques instants le reste des invités pour s'approcher de sa sœur cadette. En la voyant arriver, Flörine avait vite fait de faire fuir, d'un mouvement de main empressé, les personnes avec qui elle discutait quelques instants auparavant. Au moment où sa sœur aînée était arrivée à sa hauteur, l'autre jeune femme s'était poliment inclinée, avant de se redresser, un sourire mutin aux lèvres. A cela, l'Impératrice n'avait pu qu'esquisser qu'un faible sourire. La présence de sa sœur emplissait son cœur de légèreté, c'était un fait indéniable. Un fait dont la principale intéressée avait parfaitement conscience également. Hélas, la Cour était une pièce de théâtre sans fin. Halèsia ne pouvait quitter son rôle aussi brusquement. Flörine le savait. Elle ne le savait que trop bien, et attendait sans aucun doute l'instant où son aînée rejoindrait les coulisses.

« Profitez-vous de la fête, ma sœur ? s'enquit Halèsia, sur un ton des plus calmes.
- Comment les choses pourraient-elles être autrement ? s'étonna faussement Flörine. Mon neveu s'est comporté en homme, aujourd'hui ! Mon cœur ne pourrait pas être plus en joie ! »

Aux mots de sa sœur cadette, l'Impératrice ne put s'empêcher de poser son regard sur son fils. Ce dernier se trouvait dans ses bras, son front toujours paré de rouge. Seule la peau d'ours lui avait été ôtée, de part son poids. Elle serait précieusement conservée jusqu'au moment où son petit Prince serait en âge de la porter. Reportant son attention sur Flörine, Halèsia remarqua qu'elle aussi observait Zethrör, qui lui rendait d'ailleurs son regard. Sans la moindre hésitation, l'Impératrice déposa délicatement son petit dans les bras de sa sœur. Le visage de cette dernière s'éclaira aussitôt, trop heureuse d'avoir son neveu à elle seule pendant quelques instants. D'un autre côté, qui pourrait prendre ombrage d'un tel acte ? Flörine, de part son sang et le rang de sa sœur aînée, était sans doute la mieux placée pour veiller sur son Prince. ©️ DABEILLE

Le Baptême du Prince

Aujourd'hui était un grand jour pour l'Empire de Kartendark. Mais les festivités se déroulaient bel et bien à un seul endroit : Karn, la capitale. Quoi de plus normal étant donné que l'événement en question était le baptême du jeune prince du nord. Ce dernier, étant héritier du trône, devait subir le jugement des Dieux, afin de se montrer digne de l'avenir qui lui était destiné. En tout cas, c'était ce que la mère de Fenõ avait expliqué à l'adolescent pour justifier toute l'effervescence de l'Empire en ce jour. La femme lui avait d'ailleurs plus d'une fois demander de se vêtir correctement pour cette occasion, soucieuse de toujours faire bonne mesure dès qu'il s'agissait de se rendre au palais impérial, plus encore aujourd'hui d'ailleurs. Fenõ n'avait jamais rechigné à la tâche, bien qu'il craignait de mortellement s'ennuyer une fois l'attrait de la découverte passé. Mais sa mère voulait que tout soit parfait pour accompagner l'Impératrice durant cette épreuve.

Tôt avant l'heure, le jeune homme s'était ainsi préparer comme il convenait. Il s'était vêtu de ses plus belles étoffes. Une élégante tunique émeraude qui, bien qu'elle lui allait admirablement bien, laissait clairement voir qu'elle n'était sortie que pour de grandes occasions. Aussi, Fenõ n'était pas particulièrement à l'aise dedans, bien qu'il s'en trouvait fort beau. En vérité, il était assez curieux de voir à quoi ça allait ressembler cette journée. Mais comme toutes les cérémonies, selon lui, ça n'allait pas rester intriguant bien longtemps. L'adolescent avait également coiffé sa blanche chevelure, digne tignasse des nobles gens de l'Empire et qui rappelait si bien la neige éternelle de cette contrée.

C'était la première fois que Fenõ assisterait à une telle cérémonie et c'était aussi pour lui l'occasion de voir enfin le futur empereur. Il disposait de cette chance grâce à sa mère qui se devait d'être présente pour l'Impératrice en tout circonstance. Celle-ci ne tarda pas d'ailleurs à appeler son fils, car le moment était venu d'y aller. Fenõ ne se fit pas attendre. Il emboîta le pas de la noble femme tout aussi richement vêtue. Elle était d'une élégance que seule l'Impératrice pouvait égaler. Ce fut un fait que l'adolescent constata une fois sur les lieux où seuls les plus grands seigneurs étaient réunis pour célébrer ce moment, sans compter les prêtes présents pour l'organisation du baptême.

Le jeune homme devait bien reconnaître que la curiosité avait prit le dessus sur lui dès lors que l'événement débuta. Il avait brandi son regard sur le couple impérial et sur le prince qui devait passer sous le regard des Dieux. Et il passa avec brio. Fenõ avait observé le déroulement des faits avec attention. Les prières, les chants, l'apport de la peau de l'ours, la marque sanglante...Bref, une expérience de plus dans sa jeune vie. Ce n'était pas tous les jours qu'il assistait au baptême du prince de Kartendark. En revanche, sitôt la cérémonie sacrée terminée, les choses devinrent moins palpitantes. Tout se transforma en classique groupement et échanges de seigneurs comme il en avait déjà maintes fois vue. Par ailleurs, il avait perdu de vue sa mère au passage, qui était peut-être partie rejoindre l'Impératrice. Ou alors la cherchait-elle encore car le jeune noble ne tarda pas à apercevoir cette dernière un peu plus loin, en compagnie de sa soeur et du petit prince fraîchement baptisé.

codage par Laxy Dunbar.

Halèsia avait elle même supervisé la préparation de la grande réception qui suivrait ce baptême. Gaör la vit emporter le jeune prince vers les convives qui félicitaient la reine et l'enfant de ce passage dans le jugement des dieux.
L'empereur était fier, son fils serait un grand homme, digne de sa lignée, un empereur qui régnerait noblement sur ses terres. Il vit plusieurs de ses grands généraux, conseillers ou ministres l'approcher, féliciter leur empereur de ce baptême déjà éclairé des meilleurs augures. Tous s'accordaient à dire que Zethrör aurait un glorieux avenir, et l'empereur était ravis qu'ils se rangent tous de son avis. Il était dur d'être prince, et le jeune enfant allait devoir prouver sa grandeur tout au long de son éducation pour ainsi gagner la loyauté des siens au moment où il succéderait à son père.

- Sir ?

Gaör s'était rapproché de sa femme et de sa belle-sœur toutes deux occupées à dorloter le jeune enfant quand il vit un homme s'approcher. Il s'agissait d'Estrab Goselrak, un propriétaire terrien qui était parvenu à s'élever plus que son rang ne lui permettait en épousant une femme de haut rang et en s'avérant rapidement être un allier de poids. Nombreux étaient ceux qui l'avaient pensé insignifiants mais sa capacité à passer inaperçu lui permettait d'être le meilleurs informateur de Gaör qui l'avait rapidement promu chef du renseignement. Estrab était un homme d'assez haute stature aux cheveux blonds ternes typiques du sud du pays et de la proximité des frontières. De toutes ces longues années de fonctions, son seul coup d'éclat aura été de tuer son propre frère, crime pardonné et adoubé par l'empereur lui même qui reconnaissait là un grand un acte de patriotisme venant d'un de ses plus proches alliés, en effet, Estrab avait découvert que son frère était un traître entretenant des liens avec les ennemis du sud et il avait lui même préféré s'en charger.

- Estrab, répondit l'empereur sans s'éloigner de son épouse ou de sa belle soeur. Elles étaient dans la confidence, et Gaör ne craignait aucune trahison venant d'elles deux.

- Tout d'abord, laissez moi vous féliciter. Cette cérémonie était grandiose et votre fils s'est montré digne de sa destiné.

- Vous vous perdez rarement en compliment Estrab, que se passe-t-il ? demanda Gaör.

- Monsieur, je pense que nous avons un soucis. Nos informateurs ont appris une nouvelle des plus déstabilisante et qu'aucun d'entre nous ne soupçonnait jusqu'alors. Il semblerait qu'Aloy, le bâtard de votre père ait épousé une noble dame d'Hentenlaudor.

Le fils illégitime, le fils bâtard, le fils aîné. Gaör avait du lui même le tuer quand son demi-frère était venu naïvement réclamer la couronne de l'empire. Il pensait que le peuple serait de son côté, mais Gaör n'aurait jamais laissé un tel imposteur souiller sa lignée et son empire.

- Je crains la suite de ce que vous allez me dire Estrab.

- Avant de revenir à Kartendark, Aloy a eu un fils. On dit qu'il a les cheveux aussi blancs que les plus grands empereurs de Kartendark et que le roi d'Hetenlaud lui même l'a protégé et isolé s'assurant de sa haute éducation... Il aurait maintenant 18 ans et c'est à la mort du roi que son existence aurait enfin bruité.

Le fils légitime d'un bâtard.

Ça ne présentait en aucun cas un risque majeur pour lui... Sauf si l'ennemi du sud décidait de le faire tomber ! Ce n'était pas une hypothèse à exclure, un empereur Kartendarkor élevé par ces insupportables Hentenlaudor serait moins menaçant que l'empereur Gaör... Si le jeune prince du sud, armé de cet héritier potentiel au trône du nord venait défier l'empereur, cela représentait un risque majeur.

- Hé bien.. Nous allons devoir le supprimer... Flörine, tu iras. Dès que la maladie sera passée c'est toi qui ira le tuer.... Je ne peux plus faire confiance à Lùciores, il doit surement être porteur du mal et mieux vaut qu'il ne s'approche pas de nos frontières. C'est donc toi qui lui succédera.

Argent : 20 Force : 30 Agilité : 30

Le baptême du Prince. En remarquant que son époux s'approchait, en compagnie d'Estrab, Halèsia ne peut s'empêcher de ressentir une certaine inquiétude. Estrab pouvait aussi bien être un oiseau de bonne augure, que porteur des pires nouvelles. Telles étaient ses attributions... Contrairement à l'épouse de l'Empereur précédent, l'actuelle Impératrice avait un rôle actif, pour ce qui était du gouvernement. Rien ne pouvait lui échapper, et même si c'était le cas, son époux n'hésitait pas à lui faire part de ce qu'elle avait pu manquer. En contrepartie, la jeune femme agissait de la même façon à son égard, le cas échéant.

Malheureusement, Estrab n'était pas porteur de bonnes nouvelles, même en ce jour des plus heureux... Ainsi, Aloï avait fait plus de mal qu'elle n'avait pas l'imaginer... Un mariage avec le Sud, et un enfant avaient résultés de sa simple, et méprisable, existence... Ainsi, souiller la lignée impériale une première fois ne lui avait pas suffit... Il fallait en plus qu'il menace le trône du seul fils légitime de l'Empereur précédent, et celui de son propre fils. Le regard azuré de l'Impératrice se posa sur son enfant. Ce dernier se trouvait toujours dans les bras de sa tante, n'ayant nullement conscience du théâtre qui se jouait non loin de lui. Il fallait faire quelque chose... Il le fallait. Halèsia ne pouvait pas supporter l'idée que son tout petit, celui qu'elle avait attendu avec tant d'espoir, soit mis en danger par ce fils aussi illégitime que son père. Sa mère pouvait aussi bien être une simple noble, qu'une Princesse. La bâtardise était comme une tâche indélébile, et cela ne changeait en rien le fait que son fils était aussi légitime qu'un esclave, au sujet du trône impérial.

« … Ainsi, la nouvelle de son existence est des plus récentes... commenta l'Impératrice, après s'être assurée que personne ne pouvait l'entendre. Avons-nous la certitude qu'il ne s'agit pas là d'une machination de feu le Roi d'Hetenlaüd ? »

Halèsia pouvait tout à fait concevoir que ce... Ce fantôme pouvait avoir de réelles prétentions, aux yeux de certains. Pour autant, l'Impératrice ne pouvait s'empêcher de songer que cette annonce tombait à pic, pour ainsi dire... Jusqu'à très récemment, son mariage avec l'Empereur était resté stérile. Du moins, c'était-là ce que la Cour avait pu croire... La réalité était toute autre, hélas... En trouvant des partisans à ce prétendu fils d'Aloï, et en l'absence d'un héritier légitime descendant de Gaör, que se serait-il passé ? Même en la présence de Zethrör, les choses n'étaient pas arrangées pour autant... Il fallait bien plus d'un héritier, pour que le pouvoir impérial conserve toute sa stabilité...

Éliminer cette possible menace était la décision la plus judicieuse à prendre. Halèsia ne pouvait plus être en accord avec son époux qu'à cet instant. Un prétendant de cette nature était toujours mieux mort que vivant. Il n'était pas question pour l'Impératrice d'avoir à craindre pour les jours de son enfant, et de ceux qu'elle mettrait au monde par la suite, à cause du fils d'un bâtard. Aloï avait mis en danger le trône de Gaör, jusqu'à ce que l'Empereur actuel décide de mettre fin à ses prétentions en même temps qu'à sa vie. Zethrör ne pouvait vivre dans la hantise qu'une telle chose se produise à nouveau, mais avec son potentiel cousin en guise de prétendant au trône impérial...

« … Il est vrai qu'il nous importe peu de savoir si son père est réellement Aloï, ou un simple domestique. Plus tôt nous serons débarrassé de cet être, et mieux l'Empire se portera. Ce jeune homme peut avoir la chevelure aussi claire que celle de Zethrör, il n'en reste pas moins que son sang est aussi trouble que celui d'un esclave. Et un esclave ne peut porter une couronne. »

Flörine ? Non... Halèsia avait du mal entendre. L'Impératrice sentit son cœur se serrer. N'y avait-il donc personne d'autre pour remplir une telle mission ? La jeune femme jeta un regard dans la direction de sa cadette. Elle connaissait sa sœur.. Elle ne la connaissait que trop bien, et hélas, elle connaissait déjà également la réponse de Flörine à la proposition de son époux...

« Si telle est votre volonté, il en sera ainsi, Seigneur. assura Flörine, en inclinant respectueusement la tête, avant de la relever. Je saurai me montrer digne de cet honneur. La jeune femme se tut quelques instants, avant de reprendre la parole. Je ne peux pas supporter que mon neveu soit mis en danger d'une telle façon. Avec moi, ce chien galeux ne connaîtra jamais le repos, si ce n'est le sommeil éternel. » assura-t-elle, à voix basse.

Flörine n'oubliait pas qu'ils se trouvaient en public. Aussi, une certaine discrétion était de mise. Pour le reste, la jeune femme n'en démordait pas. Ce fils de bâtard mettait en danger son Seigneur, mais aussi, et surtout, sa sœur aînée et son enfant. Une idée tout simplement insupportable. Personne ne pourrait l'empêcher de mener sa mission à bien. Personne. N'était-elle pas la fille de Märes ? Si sa mère avait essayé de la préserver du monde extérieur, Flörine avait rapidement prit conscience de sa dangerosité, et aussi du fait qu'il fallait s'y montrer implacable. Il ne fallait pas s'arrêter aux luxueuses robes qu'elle pouvait porter, ou au ton badin qu'elle pouvait employer. Contrairement à ce qu'il se passait dans d'autres familles, son père avait accepté qu'elle se ceigne d'une épée...:copyright:️ DABEILLE

Quand on est empereur et que l'on se retrouve face à un autre "héritier" potentiel au trône il faut choisir avec soin chacun de ses alliés. Gaör le comprenait parfaitement, ce fils légitime du fils illégitime était un poids que pourrait utiliser tout individu déloyal et avide de pouvoir qui souhaiterait faire tomber l'empereur... Et comme le pouvoir appelle le pouvoir, plus les nobles avaient de responsabilités plus ils en voulaient... A ce stade, et pour protéger le futur règne de son fils, Gaör n'avait que peu d'êtres en qui il avait pleinement confiance... La sœur de sa femme faisait parti de ces gens. Dévouée à Halésia et depuis peu au prince Zethrör, Gaör savait que Flörine ferait tout ce qui était dans son pouvoir pour protéger la famille impériale... Elle était sans conteste la seule en qui l'empereur avait assez confiance pour attribuer une mission pareille ! Aucun risque qu'elle ne laisse l'imposteur en vie... Sans compter qu'Hentenlaud avait tendance à imaginer les gens du nord comme de rustres arriérés et qu'ils ne s'attendaient surement pas à ce que l'empereur place sa confiance en une femme : elle passerait bien plus inaperçu que n'importe quel homme.

- Je compte sur toi. Nous attendrons les nouvelles venant du sud... Avec un peu de chance, le mal mystérieux se chargera de ce désagrément avant que tu n'aies reçu l'ordre de partir.

Estrab eut un sourire amusé à la remarque de son empereur et jugea bon de continuer la conversation sur un ton plus léger. Le chef des informateurs était un ami de Gaör, il pouvait se le permettre.

- Certains de mes hommes ont lancé des paries sur les différentes victimes parmi les nobles du sud. Beaucoup ont pariés que le prince mourrait comme son père, étouffé dans son propre vomis des suites du mal.

Gaör éclata de rire, l'idée le ravissait.

- Oh Estrab, tu peux rajouter une pièce en plus sur la tête du prince d'Hetenlaud, je mise également sur sa mort.

S'il faisait attention à ce que le virus n'atteigne pas leur frontière (tuant quiconque essayait de rentrer, pas de demi mesure avec un virus mortel), l'empereur était tout de même satisfait des dégâts que cela pouvait provoquer chez ses ennemis de toujours : le roi était mort et on disait la capitale touchée par ce fléau.

- Toujours aucun indice sur son origine ?

Estrab répondait à la négative. Une rumeur prétendait qu'un simple enfant en était à l'origine, mais les hommes du nord préféraient croire qu'il s'agissait d'une attaque de Viteneul.

Argent : 20 Force : 30 Agilité : 30

Le baptême du Prince.Aux paroles de l'Empereur, Flörine se contenta d'opiner du chef. Soit, elle attendrait dans ce cas. Cela lui laisserait tout le loisir de se préparer. La jeune femme ne pouvait pas quitter Karn sans être certaine que toute sa mission se déroulerait sans accroc. Passer la frontière ne devrait pas poser trop de problème, avec l'aide de son impérial beau-frère. Pour le reste... Il lui faudrait sans doute se construire une autre identité. C'était sans doute cette précaution qui lui prendrait le plus de temps à mettre en place. Il fallait que tout soit parfait, que chaque détail ait une réponse, au moins dans son esprit. Sans ça, on se poserait des questions. Et Flörine ne pouvait pas prendre le risque qu'on s'interroge sur elle... Dans le cas contraire, les choses se compliqueraient d'avantage encore...

« Que les Dieux entendent nos prières. » ajouta simplement l'Impératrice, après que son époux eut fini de s'exprimer.

Halèsia ne pouvait qu'être rassurée quant au fait que sa sœur resterait à ses côtés pendant encore quelques temps. Elle n'aurait pas pu accepter que sa cadette se retrouve à courir les routes et les chemins avec ce curieux mal qui rongeait à la fois les Vitenëulors et les Hetenlaüdors... L'Impératrice pouvait supporter beaucoup de chose... Mais la perte de sa cadette... La jeune femme ne voulait même pas y penser... Pourtant, elle connaissait parfaitement les compétences de sa sœur... Il fallait qu'elle se ressaisisse. Elle était Halèsia Guyrback. Elle était l'Impératrice de Kartendark. Les origines de sa famille remontaient à la nuit des temps. Son sang était clair et pur comme de l'eau de roche. Elle ne pouvait pas faillir. Elle était une panthère des neiges. Tout comme Flörine. La peur ne pouvait, et ne devait pas, les ébranler. Encore moins devant cette foule. Le spectacle devait continuer.

L'esprit apaisé, Halèsia put se concentrer sur la conversation qui allait toujours bon train. Ainsi, il n'avait pas fallu bien longtemps à certains pour mettre en place quelques amusements au sujet de l'épidémie. D'un autre côté, comment leur en vouloir ? L'Impératrice était sans aucun doute la première à souhaiter le trépas de certaines personnes qui se trouvaient au-delà des montagnes. Bien évidemment, ce faux-Prince était sans aucun doute en tête de sa liste. Pour autant, il y avait bien d'autres personnes qui venaient après lui. La parentèle de la jeune femme était plus que familière des champs de bataille. Aussi, elle avait connu son lot de morts honorables, bien que la rancune restait tenace. Aussi, bien que la jeune femme préférait ne pas le montrer, préférant esquisser un sourire au moment où son époux se mit à rire, elle n'était pas contre le fait que la '' colère divine '' s’abatte sur quelques têtes Hetenlaüdors.

« Mon bon époux, auriez-vous besoin de renflouer nos caisses ? Ce pari me semble gagné d'avance, et les gains seront sans doute nombreux. M'auriez-vous caché quelque chose ? » minauda la jeune femme, son fin sourire toujours aux lèvres.

Certains pensaient que les épidémies étaient des signes de la colère divine. Quant à Halèsia... La jeune femme n'avait pas su quoi penser. Les premiers rapports à ce sujet s'étaient révélés être des plus troubles, pour ne pas dire obscurs... Si les choses s'étaient peu à peu éclaircies au fil du temps, fort était de constater qu'ils oscillaient tous entre le fait qu'un enfant soit la cause de tout ce tumulte, alors que d'autres laissaient croire que tout Vitenëul était en cause... Cela ne changeait en rien la dangerosité de la situation, et la rendait presque plus effrayante... Heureusement que les montagnes étaient là pour les protéger de cet étrange mal...

« Qui sait si nous en saurons d'avantage un jour... Tout cela est décidément bien étrange... Mais si cela peut nous débarrasser d'un peu de vermine... » commenta Flörine, visiblement songeuse.

Si l'idée de partir en mission était toujours grisante, Flörine devait avouer que le fait de s'éloigner de son aînée, et de son neveu, était quelque peu déplaisante... Il lui faudrait s'assurer que sa sœur serait bien entourée, si la maladie ne venait pas à bout de la cible qu'on lui avait attribué... Bien évidemment, la jeune femme ne doutait pas un seul instant qu'Halèsia prenait énormément de précaution par elle-même, et que l'Empereur en faisait tout autant. La jeune femme voulait juste partir le cœur tranquille. Ainsi, toutes ses compétences, toutes ses pensées, seraient au seul service de l'accomplissement de sa mission...:copyright:️ DABEILLE

Gaör éclata de rire à la remarque de son adorable épouse. Elle ne perdait jamais l'occasion de faire preuve d'humour et c'était là les traits d'une femme intelligente. Estrab quand à lui eu un sourire plus poli qu'amusé à la remarque de l'impératrice. S'il était un proche de Gaör, l'impératrice avait ce côté intouchable et cette prestance de grande dame qui imposait à l'homme de main de se montrer plus guindé en sa présence.

"Nos finances vont très bien ma chère, mais je ne peux m'empêcher de rejoindre nos sujets dans cette petit jeu au détriment de nos ennemis de toujours." finit par conclure l'empereur quand son rire fut passé.

Le reste du baptême se déroula avec une certaine allégresse, les nobles passaient rendre leurs hommages au jeune Zethrör tandis que le couple impérial discutaient avec leurs vassaux.
Tout cette cérémonie était de bon augure, le petit dauphin avait fait forte impression aux dieux et aux Kartendarkor et la nouvelle du virus touchant le sud rendait tout le monde plus insouciant...

HRP : Je ne parviens pas à écrire plus mais je me dis que c'est un bon moyen de clôturer x) Tu me diras si ça te va. Désolée hein pour tout ce temps, mon soucis de page blanche est assez persistant.

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» [ Terminé] Un Soir d'Eté (Libre)
» [TERMINE] Une halte à l'étang (Azul)
» [Terminé] Le Déni. [ PV Ebao Kuza. ]
» [Terminé] Rencontre hasardeuse [Azul]